Écriture lente : une méthode reconnue en graphothérapie pour améliorer le geste, la concentration et le bien-être
- graphotherapie87
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Pourquoi ralentir l’écriture ?
À l’ère du numérique, l’écriture manuscrite est souvent reléguée au second plan. Pourtant, elle reste un outil fondamental pour l’expression de soi, la mémorisation et le développement personnel. En graphothérapie, l’écriture lente s’impose comme une méthode efficace pour retrouver le plaisir d’écrire, améliorer la qualité du geste et renforcer la confiance en soi. De nombreux spécialistes, comme Danièle Dumont (docteure en sciences du langage, auteure de « Le geste d’écriture ») et Jean-Charles Terrassier (psychologue, spécialiste des troubles de l’apprentissage), insistent sur l’importance de ralentir le geste pour progresser.
L’écriture lente : une démarche consciente et bénéfique
L’écriture lente consiste à ralentir volontairement le rythme de son écriture pour mieux contrôler chaque mouvement. Ce n’est pas un retour en arrière, mais une démarche consciente qui permet de se concentrer sur le geste, la posture et la formation des lettres. Cette pratique est particulièrement recommandée en graphothérapie pour les enfants, adolescents et adultes qui rencontrent des difficultés d’écriture, comme la dysgraphie.
Les bénéfices physiques de l’écriture lente
1. Amélioration du geste graphique
Danièle Dumont explique que « le geste d’écriture doit être maîtrisé pour permettre une écriture fluide et lisible ». En ralentissant, on favorise la précision du mouvement, la posture et la coordination œil-main. Cela réduit la fatigue musculaire et les douleurs, tout en améliorant la lisibilité.
Dumont, D. (2016). Le geste d’écriture. ESF Sciences Humaines.
2. Conseils de posture adaptés
Contrairement à une idée reçue, il n’est pas nécessaire d’avoir le dos parfaitement droit. Il est préférable d’être légèrement penché vers l’avant, les avant-bras posés sur la table pour soutenir le geste, les pieds bien à plat au sol. Les épaules doivent rester détendues, et la tête légèrement inclinée pour suivre le mouvement de la main sans tension.
3. Choix du stylo adapté
Le choix du stylo est essentiel. Un stylo ergonomique, ni trop fin ni trop épais, avec une prise en main confortable, permet de limiter la crispation des doigts et d’assurer un geste fluide. Les stylos à encre glissante ou les crayons triangulaires sont souvent recommandés en graphothérapie.
Les bénéfices cognitifs et émotionnels
1. Favoriser la concentration et l’attention
Ralentir le rythme d’écriture oblige à se concentrer sur chaque lettre, chaque mot. Cette attention portée au geste favorise la mémorisation et l’organisation des idées. Pour les enfants, cela peut être un véritable atout pour l’apprentissage et la réussite scolaire.
Terrassier, J.-C. (2002). Les enfants surdoués ou la précocité embarrassante. ESF.
2. Stimuler la créativité
L’écriture lente invite à la réflexion et à l’introspection. Elle laisse le temps à l’esprit de vagabonder, d’imaginer et de créer. Les personnes qui pratiquent l’écriture lente rapportent souvent une plus grande facilité à exprimer leurs émotions et à structurer leurs pensées.
3. Réduire le stress et l’anxiété
L’écriture lente a un effet apaisant. Elle permet de se recentrer, de respirer et de retrouver le plaisir d’écrire. En graphothérapie, elle est utilisée comme un outil pour diminuer l’anxiété liée à l’écriture et pour restaurer la confiance en soi.
Dumont, D. (2016). Le geste d’écriture. ESF Sciences Humaines.
Conseils pratiques pour intégrer l’écriture lente au quotidien
Choisissez un moment calme pour écrire, sans distractions.
Adoptez une posture adaptée : légèrement penché vers l’avant, avant-bras posés sur la table, pieds à plat au sol, épaules détendues.
Utilisez un stylo adapté à votre main, ergonomique et confortable.
Commencez par des exercices simples : formes, lettres, mots, puis phrases.
Respirez profondément avant de commencer, pour vous détendre.
Fixez-vous des petits objectifs : écrire une phrase lentement chaque jour, tenir un journal manuscrit, etc.
Faites des pauses régulières pour éviter la fatigue et garder le plaisir d’écrire.
L’avis des spécialistes et des études récentes
De nombreux professionnels de la graphothérapie, comme Danièle Dumont, insistent sur l’importance de la lenteur pour rééduquer le geste graphique. Des études récentes montrent que l’écriture manuscrite lente améliore la mémorisation et la compréhension, notamment chez les enfants présentant des troubles d’apprentissage (source : Mangen, A., & Velay, J.-L. (2010). Digitizing literacy: reflections on the haptics of writing. Advances in Haptics).
Conclusion : L’écriture lente, une démarche validée par la recherche et la pratique
Loin d’être une contrainte, l’écriture lente est une méthode reconnue par les spécialistes de la graphothérapie et de l’apprentissage. Elle améliore la qualité du geste, favorise la concentration et réduit le stress. En s’appuyant sur les travaux de Danièle Dumont, Jean-Charles Terrassier et les recherches récentes, il est possible d’accompagner efficacement enfants et adultes vers une écriture plus sereine et confiante.



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